La passion selon Stendhal
Sujet brûlant, mais aussi puissamment créateur, le désir innerva l’œuvre du fameux écrivain Stendhal dans un siècle XIXe prompt à le réprimer. Avec l’exposition Désir et des espoirs, titre ô combien évocateur des paradoxes de la psyché humaine, la Bibliothèque d’étude et du patrimoine propose un dialogue avec Stendhal, entre histoire et art, pour une dialectique de l’esthétique amoureuse.
Les passions humaines demeurent d’insondables mystères, génératrices de bien des maux. Mais c’est à travers les mots que Stendhal s’est emparé de l’une d’elles : le désir, pour une exploration qui « ne vise pas à le dominer, mais au contraire pour [s]’y soumettre ».
À travers l’œuvre de l’écrivain, accompagnée de peintures, dessins et d’éditions rares d’autres artistes, l’exposition de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine entend explorer les enjeux de ce vœu ardent formulé dans la société pudibonde du XIXe siècle. Des envies lascives étudiées par le prisme de deux formes qui s’opposent entre l’espoir et le désespoir, pour un délicat titre homophonique : Désir et des espoirs.
Le parcours est ainsi ponctué d’interrogations telles que : le désir est-il dangereux ? Conduit-il au bonheur ? Des tentatives de réponses scénographiées avec sophistication entre écriture sensuelle, photographie séduisante et gravure grivoise.
STENDHAL ET SES CONTEMPORAINS
Et derrière le sensationnalisme scandaleux de l’époque se cache le génie littéraire de Stendhal dans les pages De l’amour en édition originale ou encore la Vie de Henry Brulard en manuscrit autographé. Une vanité du corps et des pulsions sexuelles qui se réinventent lors des décennies suivantes avec d’autres plumes artistiques.
Car en guise de conclusion, ou d’ouverture, la fin du parcours dévoile également des manuscrits de Maupassant, Flaubert, Baudelaire ou encore Apollinaire, ainsi qu’une superbe aquarelle d’Auguste Rodin et des dessins de Diodore Rahoult, précédés des Deux femmes au bar d’Henri Toulouse-Lautrec. De quoi éveiller les sens, et le désir.
Désir et des espoirs, à la Bibliothèque d’étude et du patrimoine jusqu’au vendredi 30 mars