top of page

Le délicat burin de Cécile Reims

Une vie à graver, voici un dogme qui s’applique avec justesse à Cécile Reims. Entre gravures d’interprétation et d'autres plus personnelles, l’artiste trace une œuvre délicate et riche dont un pan se dévoile à la librairie Arthaud à l’occasion de la sortie de son récit autobiographique L’Embouchure du temps.

D’un lointain passé, récit gravé de l’artiste Cécile Reims actuellement présenté dans l’espace d’exposition de la librairie Arthaud, semble ressurgir les stigmates d’une vie douloureuse inscrits à la pointe sèche dans la noirceur mélancolique d’un arbre. Des évocations pourtant délicates, subtiles autant que sa pratique de la gravure qui s’imprègne avec finesse dans des paysages oscillant entre figuration et abstraction.

Née en 1927 à Paris, élevée en Lituanie dans le foyer juif traditionnel de ses grands-parents maternels, Cécile Reims revient dans la capitale en 1933. Mais sa famille sera dispersée par la rafle du Vel d’Hiv dont elle réchappera. Sa rencontre avec la gravure à 17 ans, puis avec l’artiste (qui deviendra son époux) Fred Deux en 1951, lui promettent un nouvel univers où la nature devient le miroir d’un monde intérieur riche.

Entre gravure d’interprétation, notamment pour son mari ou l’artiste surréaliste Hans Bellmer, et personnelle, elle développe une esthétique anthropomorphique où l’onirisme ténébreux s’échappe d’un imaginaire tangible. Une œuvre gravée à la lisière de la littérature à découvrir à l’occasion de la sortie de L’Embouchure du temps, récit autobiographique qui clôt son triptyque Peut-être et Tout ça n’a pas d’importance.

D’un lointain passé, à la librairie Arthaud jusqu’au samedi 2 décembre

bottom of page