Pour une histoire d'un paysage transmuté
Après des siècles de civilisation, le paysage a été modifié, voire altéré par le flux des nouvelles technologies. Des évolutions qui engendrent de nouvelles perceptions de l’horizon qu’il soit physique ou dématérialisé. Le Centre d’art Bastille explore ces différents récits à travers le regard de six artistes pour des Stories from nowhere.
D’une Terre naturelle, l’humanité est passée à des territoires construits par l’homme, des panoramas pixellisés et des environnements (ir)réels. Un changement de paradigme qui modifie notre perception de la nature ainsi que les diverses interactions qui régissent ce système, mais également la représentation même de cette nature dans laquelle nous évoluons.
La photographie et la peinture n’ont alors plus la contrainte d’obéir à une figuration du réel, laissant la place à de nouvelles techniques, tandis que les signifiés du paysage offrent de nouvelles projections : qu’il soit ancré dans la réalité ou fantasmé, ce paysage peut être frontière, géopolitique, Eden ou encore sensoriel. Autant de variantes venues de nulle part et de partout qui infiltrent en ce moment le Centre d'art Bastille avec l'exposition Stories from nowhere pour une sphère altérée.
NOUVELLES RÉALITÉS PAYSAGÈRES
De cette altération, Alain Bublex propose une confrontation entre l’apparent naturel et l’urbanisation à travers des images picturales flirtant avec le souvenir. Un souvenir fantasmé avec les fragiles paysages de Géraud Soulhiol où les rapports d’échelle inversent les éléments. Quant au binôme Émilie Brout / Maxime Marion, sa pratique sonde le collectif devenu réalité de filtre avec des œuvres numériques pour une nouvelle approche du paysage mais surtout une nouvelle territorialité dématérialisée.
Une matérialité bien physique chez Aï Kitahara dont les Quinze kilomètres carrés de frontières dévoilent de délicates abstractions ; alors qu’Eva Medin ouvre une porte vers un univers parallèle. Enfin, en projet-room, Clara Blein-Renaudot nous invite à des Tentatives de fuite, ultime échappatoire à une transmutation en perpétuelle évolution.
Stories from nowhere, au Centre d’art Bastille jusqu’au dimanche 7 janvier 2018