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Hors champs architectural

Il faut avoir une sensibilité et un œil particuliers pour donner de l’âme à la photographie d’architecture. Un exercice dans lequel la plasticienne et architecte Bénédicte Chaljub excelle avec son exposition Did you stand by me ?. Une vision de l’absence tracée dans les perspectives d’une piscine, à découvrir à la galerie Ex Nihilo.

L’eau se transforme en miroir architectural, l’ombre répond à l’escalier en colimaçon et les marches deviennent perspectives suspendues pour une photographie d’architecture habitée. Sur les murs blancs de la galerie Ex Nihilo, Bénédicte Chaljub déploie un panorama où le sujet de la piscine s’éclipse pour laisser place à l’absence et aux tracés picturaux.

Intitulé Did you stand by me ?, l’ensemble oscille entre le champ et le hors-champ, racontant des histoires évanouies mais qui s’accrochent aux bassins de baignade comme des spectres. De cette narration habitée mais désertée, l'artiste extrait un regard d’architecte qui donne une profondeur particulière à ses clichés ; une profondeur picturale telle la série bleutée qui flirte avec l’esthétique du peintre Jacques Monory.

Avec elle, l’eau et la lumière ne sont plus uniquement des limites d’environnement et des jeux de composition mais des éléments vitaux qui ont remplacé l’être humain, conférant cette sensibilité vivante, presque vibrante, aux images. Alors que le cadrage ferme le paysage, la photographe ouvre le regard sur un ailleurs, de l’ordre du mythe personnel dans un espace collectif.

Did you stand by me ?, à la galerie Ex Nihilo jusqu’au samedi 28 octobre

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