top of page

Les délicats éclats de Mathilde Denize

Telles des traces d’une histoire éparse, les œuvres de Mathilde Denize s’effleurent, s’assemblent, puis s’éloignent pour un paysage poétique qui trouve sa genèse dans la forme et dans le faire. Un geste tenant d’invitation, un Faire part qui se déploie actuellement au sein de l’Espace Vallès entre sculptures totémiques, peintures abstraites et cabinets de curiosités.

De la simplicité esthétique de Mathilde Denize se dégage une densité artistique et réflexive, guidée par une intention du geste, par l’envie d’une forme. Égrainant les rebuts d’une histoire personnelle commune, l’artiste déroule des mirages picturaux, des autels sacrés fragiles, des sculptures mystérieuses comme autant de questionnements sur le silence d’une absence présente, sur la prégnance d’une histoire liée à un objet ramassé dans la rue.

Avec une poésie diluée dans le faire, face à « l’impossibilité de dire », Mathilde Denize explore les fragments éphémères d’existences à travers le mouvement plastique, afin de leur donner corps dans une matière alliée. Le récit (in)connu, signifiant d’un tout lyrique, naît dans l’action et le contact des éléments glanés, alors décontextualisés. Une observation presque anthropologique des choses, sur le fil d’un instinct qui apparaît actuellement à l’Espace Vallès, suite à sa résidence à Saint-Ange.

Gestes poétiques

Son Faire part devient alors une invitation mystérieuse, une vision artisanale de l’art, un puzzle aux combinaisons aussi multiples que ses composants. Coquillages, crucifix et ossements ornent un autel aux accents païens, terre ancestrale où la collection s’assemble avec douceur. Face à ce cabinet de curiosités, les peintures se font interstices ouverts vers une abstraction colorée qui fait mourir la représentation.

Et dans une ultime volonté de fusion du processus, les sculptures portent en leur texture les narrations des secrets objets, tout en se parant de l’illusion figurative picturale. Un dessein qui œuvre dans la beauté d’un geste artistique, révélant des contes anonymes morcelés et délicats.

Faire part, à l’Espace Vallès jusqu’au samedi 1er juillet

bottom of page