Les illusions de Marie Boiton au pays d’Alice
Le dessin naissant dans la chute d’Alice, à travers les mots de Lewis Carroll, Marie Boiton explore les abîmes de l’enfance. D’un jardin faussement lyrique en portraits défiant la gravité, l’artiste esquisse sa vision du conte, où le beau se rapproche de l’inquiétant, où la chute peut être atterrissage.
D’illusion narrative en illusion crayonnée, Marie Boiton tombe aux côtés d’Alice dans le jardin conté de Lewis Carroll, où l’apparemment beau côtoie l’inquiétant. C’est ainsi que s’ouvre La Chute d’Alice qui se déploie sur les parois de l’Alter-Art en deux entités complémentaires.
S’intéressant au territoire de l’enfance, l’artiste esquisse le jardin des premières pages en bestiaire mortifère où des oisillons et des rongeurs, tachetés de jaune et de rouge, semblent plongés dans un sommeil sans fin. Le paysage floral se métamorphose en univers redoutable, dont les épines vénéneuses se fondent dans la poésie stylistique de Marie Boiton.
L’expérience de la chute devient oxymore graphique sur l’autre pan de mur. À travers une série de portraits où la chute se voile en envol, une fille aux traits presque cruels fusionne avec une sorte de spectre bleu qui entraîne le candide lapin avec elles. Un double je(u) déroutant qui parle autant des réminiscences de l’enfance que de la perversité d’une narration, dont la chute se fait dessin contemporain, portant dans ses hachures une rêverie désenchantée.
La chute d’Alice, à l’Alter-Art jusqu’au dimanche 25 juin