Les poudreux tracés de Jean-Pierre Angei
Le photographe Jean-Pierre Angei quitte l’univers du textile pour pénétrer dans la brume de la montagne. Avec Éphéméride, il sublime une neige montagneuse par un camaïeux gris voilé et offre une nouvelle vision de cette matière éphémère, traçant un autre temps.
Après L’Envol vestimentaire de mars 2016, Jean-Pierre Angei propose un Éphéméride photographique du manteau blanc des montagnes. Déployant au cœur de la galerie Ex Nihilo une scénographie singulière jouant sur la mise en abyme, l’artiste dévoile un panorama visuel, entre moyens formats et envahissement des murs, des tracés entrelacés des skieurs qui marquent la neige. En résulte un ensemble où la matière glacée devient sujet ausculté par le prisme d’un camaïeux gris.
Par le grain photographique et le noir et blanc, les photographies deviennent intemporelles, convoquant un travail sur le temps et le passage, éphémère mais incessant. Les lignes sinueuses abandonnées dans la poudre sont autant de croisements qui élaborent une nouvelle architecture de l’environnement.
Au détour d’un balcon, le photographe capture une scène banale éclairée d’une lumière hoopérienne tandis que l’homme se transforme en fourmi dans l’immensité du blanc nébuleux, confrontant le petit, qui martèle pourtant la Terre, à la grandeur de la nature immaculée.
Éphéméride, à la galerie Ex Nihilo jusqu’au samedi 3 juin