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Planches fantasmagoriques

Du noir profond de la toile émerge une vierge à écailles lumineuse. Cette dualité esthétique et sémantique rythme, à l’instar de l’anthropomorphise, l’œuvre du Français Veks Van Hillik : le beau s’oppose au moche, le lisse se heurte au rugueux, l’eau infiltre les airs. De ce jeu d’opposition, l’artiste nourrit inlassablement son univers et sa technique.

Sa fresque chimérique, actuellement présentée à Spacejunk, s’engage ainsi sur les sentiers de l’évolution. À travers le corpus Darwin Theorem, le peintre interroge le développement du vivant en se fondant sur les théories de Charles Darwin tout en les appliquant à un plus large spectre : aux mœurs culturelles, à la religion ou encore au savoir scientifique, aujourd’hui remis en cause par une montée (notamment numérique) du néo-obscurantisme.

Un magma réflexif contemporain sondé par le prisme des codes de la peinture classique. Empruntant à l’esthétique du ténébrisme du Caravage, Veks Van Hillik joue des clairs-obscurs et magnifie sa peinture par le glacis. En résulte des toiles semblables à des planches anatomiques fantasmagoriques, tel un conte scientifique pop surréaliste.

Une relecture de l’histoire de l’art dont le sujet majeure demeure la nature, source d’inspiration primaire, qu’il anthropomorphise jusqu’à l’agglomérer avec l’humain. Une mutation génétique, une hybridation de l’ADN qui suggère une nouvelle interprétation éthologique et prône une vision écologique. Grandes toiles claires, cadres dorés envahis de noir ou petits formats sur bois jouxtant un cabinet de curiosité : Veks Van Hillik expérimente une touche crépusculaire pour une fable animalière dans laquelle l’espoir s’immisce par interstices picturaux de lumière chaude.

Darwin Theorem, à Spacejunk jusqu’au samedi 27 mai

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