Les accidents du réel d'Alexis Bérar
De l’anomalie de la photographie semble surgir le réel. À l’origine de cet interstice visuel telle une rémanence rétinienne, un accident, une panne numérique qui soudain esquisse un monde parallèle par des images saturées, habitées par la prise de vue précédente.
Avec L’empreinte digitale, Alexis Bérar crée une série d’après d’autres, notamment Des circonférences sensibles ou Montagneland, pour un nouveau corpus dont, paradoxalement, la finalité est le hasard.
Présenté à la galerie Ex Nihilo, l’ensemble se joue des variations sur un mode qui échappe à la maîtrise du photographe. Nés d’accidents techniques, les clichés se meuvent en une nouvelle réalité où aplats pigmentés gomment le ciel, tandis qu’une rature pixélisée trace une autre perspective, et la surimpression navigue entre vision post-apocalyptique et métaphore d’un présent.
Allégorie du bug, les images oscillent entre le flou et le net, entre l’abstraction et la figuration à l’épreuve du procédé, comme le souvenir d’un paysage tente de résister à l’épreuve du temps. L’imprévu crée ainsi une narration entre le réel et la fiction de laquelle l’enregistrement du tangible devient soudain poésie.
L’empreinte digitale, à la galerie Ex Nihilo jusqu’au samedi 29 avril