Marielle Bouchard : « L’art, c’est pour tout le monde »
Dans le réseau de l’art contemporain quelque peu asphyxié demeurent des optimistes. Une brise de nouveauté soufflera ainsi ce jeudi 9 mars à Grenoble, du côté de la rue Pierre Termier, avec l’ouverture de la galerie Marielle Bouchard. Un nom pas inconnu en local (voire plus), Marielle Bouchard étant l’ancienne directrice du Vog. On l’a rencontrée.
« La galerie appartient à mon mari Jean-Luc, mais nous avons utilisé mon nom pour une question d’image » confie Marielle Bouchard. Logique : son patronyme, reconnu dans le monde de l’art contemporain, est aujourd’hui gage de qualité artistique grâce au travail qu’elle a accompli pendant une décennie au Vog, centre d’art contemporain municipal de Fontaine.
Pour autant, l’ancienne directrice ne quitte pas tout à fait le bateau fontainois – qui avait sévèrement tangué en avril 2016 (il avait été le théâtre d’une polémique entre la mairie et l’artiste Philippe Perrin, polémique sur laquelle Marielle Bouchard avait refusé de s’exprimer du fait de son statut), ce qui a laissé des traces. « Je suis actuellement à mi-temps au Vog et j’aide mon mari à la galerie. C’est un choix à deux » afin de proposer un regard foisonnant sur la création d’aujourd’hui.
« Une programmation ambitieuse »
La galerie Marielle Bouchard compte à ce jour 12 artistes avec une réelle ouverture plastique et une recherche de liberté. « La programmation, je la qualifierais d’ambitieuse. Elle est aussi éclectique : dessin, peinture, photographie… On y trouve des artistes confirmés comme Muriel Rodolosse et de jeunes artistes émergents comme Xavier Brandeis. »
Des noms à découvrir le soir de l’ouverture avec le vernissage de la première exposition du lieu (baptisée Déambulation) ; lieu qui ne compte pas d’artistes grenoblois pour l’heure. Une prise de position défendue par la galeriste : « Il n’y a pas d’artistes locaux, non pas par snobisme, mais parce que ces derniers ont déjà été vus. Le jour où je trouverai un jeune artiste local qu’il faut défendre, je le ferai de la même manière qu’avec un artiste parisien. »
« Pour tous les budgets »
Mais l’objectif n’est pas seulement de soutenir les artistes, il s’agit aussi de créer un lieu artistique décomplexé. « Je veux que les gens qui viennent aient la liberté de rentrer, d’échanger, de voir et, un jour peut-être, d’acheter. » Pour cela, le tandem Bouchard pense à toutes les bourses : « Il y a de la lithographie à moins de 500€ et des œuvres plus conséquentes en terme de prix comme celle de Muriel Rodolosse. Il y en a vraiment pour tous les budgets. »
Au fil des expositions (une dizaine par an), le public pourra ainsi forger son regard en s’appropriant « les œuvres visuellement, plastiquement. On veut qu’il y ait un rapport aux choses afin de créer un lieu chaleureux ». Car pour Marielle Bouchard, « l’art, c’est pour tout le monde. C’est un rapport au monde, un rapport par la sensibilité, un rapport humain ».