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Perspectives communes

Déplacée, renommée et réduite, l’exposition de Noël du Magasin retrouve le centre d’art. Intitulée Horizon (2016), la proposition dévoile les travaux de 17 artistes entre la France, l’Italie et la Suisse, pour un tour d’horizon sensible et pertinent de la jeune création contemporaine. Et un territoire plastique et performatif.

En bougeant les lignes, Béatrice Josse, la nouvelle directrice du Magasin, offre un terrain propice à de nouvelles perspectives. Horizon (2016), remplaçant l’exposition de Noël anciennement présentée à l’Ancien musée de peinture, se renouvelle dans le fond comme dans la forme avec un appel à projets qui fut ouvert non seulement à la région, mais aussi à l’Italie et à la Suisse. En découle une proposition riche et pertinente, ne souffrant d’aucune lacune, pour un projet hybride qui envahit le lieu sous forme d’interrogations territoriales.

Beat Lippert porte ainsi un regard réflexif sur la situation de l’Abkhazie, pays reconnu par seulement quelques autres dans le monde, à travers une œuvre participative, tandis que Laura Pugno esquisse un chemin sensible à travers les montagnes par le prisme de photographies grattées. Le film proposé par la Cinémathèque défile dans le paysage, au contraire de celui de Laura Pugno où ce sont les nuages qui marquent le temps.

Un temps insaisissable avec Benoît Billotte mais aux frontières rendues visibles en représentant le mythe de la Terre creuse, projeté en vitrophanie sur la vitrine ou au sol avec du sel.

Lignes sensibles

Une recherche de l’invisible devenu perceptible, à l’instar des fissures soulignées au carbone à même le sol par Marjolaine Turpin. Une démarcation que l’esprit voit sans en prendre toujours conscience, à l’image des frontières érigées par l’homme pour empêcher les passages pareillement à la pièce de Valentine Gouget qui met bout à bout les murs construits entre certains pays pour stopper les flux migratoires.

La ligne devient conversation avec Marianne Mispelaëre, chaque phrase se transformant en bandeau noir sur la paroi du Magasin suite à une performance. Quant à Guillaume Barborini, ses traces de pieds envahissent au fil des jours l’espace du centre d’art, créant une nouvelle cartographie. L’horizon se déploie ainsi sur la durée de l’exposition, entre propositions plastiques et performatives, pour des tracés visibles et invisibles qui questionnent le temps autant que l’environnement.

Horizon (2016), au Magasin jusqu’au samedi 24 décembre

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