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Les âmes perdues de Gweno

Explorer l’abandon, le saisir dans la lumière dorée et disparaître, telle est la démarche artistique de Gweno. Cherchant des friches désaffectées, le photographe saisit la beauté des lieux en déliquescence, entre émerveillement et amertume face à ce patrimoine éphémère. Des clichés de ruines à découvrir au bar de la Belle électrique.

Elles dansent dans la lumière de l’heure dorée, imprégnant les lieux d’un récit imaginaire se déposant sur la matière décrépie des murs abandonnés. Les âmes perdues du Grenoblois Gweno sont autant celles qui ont vécu dans les friches, les hôpitaux ou les hôtels désaffectés que le patrimoine lui-même capté par le photographe.

Livrant une véritable quête de l’authenticité, l’artiste choisit avec soin les bâtiments qu’il saisit, privilégiant les espaces « préservés », ceux oubliés de tous. C’est en cela que Gweno se démarque des autres photographes appartenant à la mouvance urban exploration. Lui archive une beauté en déliquescence mais pleine de pureté car non souillée par le passage des autres depuis l’état de ruine.

De l’Allemagne à l’Italie, en passant par l’Autriche, il livre un témoignage plein de poésie où l’émerveillement des scènes se heurte à la mélancolie de la dégradation. Par le flux de la lumière, le photographe esquisse des séries aux camaïeux douçâtres entre ocre et vert, et révèle le temps qui passe, sublime et impitoyable, telle une tentative veine de ne pas laisser mourir ces atmosphères lyriques. Des trésors cachés à découvrir au bar de la Belle électrique.

Urbex, au bar de la Belle électrique jusqu’à fin janvier 2017

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