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La primauté du geste

Accumulant les gestes, Fabrice Croux fait naître l’œuvre dans laquelle le processus créatif prime sur le sujet. De montagnes scintillantes en gifs bariolés, il esquisse un monde baroque narratif. Invité par l’artiste, David Lefebvre prolonge le dessein de Fabrice Croux avec des toiles qui donne à voir le sujet même de la peinture. Quant à l’installation de Florent Dubois, on pénètre au cœur de vestiges sous-marins. Des pièces à découvrir au Centre d’Art Bastille.



Si Fabrice Croux ambitionne de Faire des tas, du nom de l'actuelle exposition présentée au Centre d’art Bastille, c’est que son œuvre prend sens dans le geste, élémentaire mais porté par des effets clinquants qui déroutent la nature même du sujet. Alors que se dresse devant nous une montagne dont le creux est habillé de paillettes, l’artiste déploie, tel un inventaire, des figurines comme sorties de la préhistoire en opposition avec les gifs animés de notre ère numérique.

Les sujets sont multiples, autant que les références de la pièce Le Pays de Cocagnes ou que celle baptisée Sylvain, homme sauvage de la mythologie. Le dessein n’est donc pas une finalité en soi, c’est la réalisation qui conditionne les œuvres de Fabrice Croux. Dans l’acte rudimentaire, presque quotidien, émergent alors les univers décoratifs de cet artisan de la matière.

Au-delà des images

Une exposition qui s'ouvre aussi à d'autres univers. Invité par Fabrice Croux, David Lefebvre dévoile ses premières peintures au couteau. Ponctuant le parcours de Faire des tas, les toiles représentent des montagnes dans lesquelles une poche d’air se meut. L’ensemble fait alors écho aux propositions de Fabrice Croux, non pas dans le sujet de la montagne, mais dans cette nécessité de présenter l’œuvre pour ce qu’elle est : une création. Le peintre donne à voir alors la peinture.

Mais que vont dire nos amis ?, installation de Florent Dubois (lui aussi invité à venir montrer son travail), interroge quant à elle les images éculées de notre actualité. D’abord aperçus de manière plane, en descendant en profondeur, les vestiges sous-marins de l’artiste semblent remonter à la surface. Tel un puzzle pop, l’œuvre dévoile surtout une autre vision de la sculpture où cette dernière éclate et fait disparaître le socle. Un véritable condensé de gestes fondateurs.

Faire des tas, au Centre d’art Bastille, jusqu’au dimanche 8 janvier

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