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L’aura de l’absence

En reproduisant des clichés de familles 30-40 ans après, le photographe souligne l’absence des personnes disparues sous les dictatures argentines et brésiliennes dans les années 1960-1970. Une série qui met en parallèle les deux images pour un magnifique, mais éprouvant, devoir de mémoire. À voir au Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère.

Si certains anniversaires ont le goût acidulé du sucre glace, d’autres ont plutôt l’amertume du temps qui passe tout en demeurant néanmoins nécessaires. 2016 marque ainsi les quarante ans du coup d’État militaire argentin qui, jusqu’en 1983, installa une dictature durant laquelle les "disparitions forcées" furent légion.

Le photographe Gustavo Germano, ayant perdu l’un de ses frères emporté par la junte argentine, se lance en 2006 dans la réalisation d’une série pour montrer l’absence de ces personnes disparues. S’intéressant à l’Argentine et au Brésil, l’artiste prend pour archive des clichés de famille vieux de 30-40 ans afin de reproduire, aujourd’hui, la photographie dans les mêmes conditions. Le temps qui passe révèle alors la perte d’un membre. Un parallèle frappant s’établit entre les deux images, mettant en lumière la douleur face à la disparition et l’importance du devoir de mémoire.

Aux creux de ces photographies, un îlot central retrace le parcours d’Argentins et de Brésiliens obligés de fuir la dictature, et qui ont alors poursuivi leur combat en Isère. Une ouverture en forme d’espoir.

Ausencias / Absences, au Musée de la Résistance et de la Déportation jusqu’au lundi 17 octobre

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