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Les spectres d'Esther Poisson


Absorbant la lumière nocturne, dévoilant une vérité absente que seuls le modèle et la photographe connaissent, les sujets d'Esther Poisson flottent dans son univers en négatif tels des spectres. Poitrines, mains et bouches se révèlent sur le grain en noir et blanc de l'image vaporeuse, rendant les clichés sensuels ou énigmatiques.

Au sein de l'exposition Spectroscopie, actuellement présentée au Bauhaus, se dessine alors une ambiance équivoque aux frontières tendues. Un jeu de réel qui se dérobe, au cœur d'un groupe qui s'affiche dans la pénombre sans jamais se livrer pleinement.

Lors d'instants suspendus dans la nuit, elle capte l'essence des êtres à travers un focus lumineux sans fard, esquissant une mosaïque inquiétante hors du temps mais inscrite dans une vérité. La chair devient alors une substance filtrante, aux positions lascives ou dubitatives, pour une série spectrale et sensible dévoilant des fragments de vies comme empruntés à une réalité qu'on chercherait à apprivoiser.

Spectroscopie, au Bauhaus

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