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Le bon Element

User de la réalité de l'image, puis l'altérer afin de créer un flux visuel et mental entre l'imaginaire et le réel, telle est la démarche du photographe Mathieu Bernard-Reymond. Un processus photographique intéressant qui ne fonctionne cependant qu'avec quelques clichés.

Créer un « perpétuel aller-retour entre l'imaginaire et le réel » par la photographie, tel est le dessein de Mathieu Bernard-Reymond. Intitulée Des mondes possibles, son exposition à la Bibliothèque Kateb Yacine devrait ainsi faire acte de manifeste visuel pour cette quête de l'illusion. Seulement, "l'imaginarium" du photographe ne fonctionne qu'avec quelques clichés sur la quinzaine présentés.

Ainsi, si sa série Disparition met indéniablement en lumière son sens aigu du cadrage et de la composition, et celle nommée Monument rend la barrière entre réalité et virtualité poreuse, jetant le doute sur la manipulation de l'image et sa représentation, les deux ne donnent pas corps au paradoxe recherché par l'artiste.

Mais c'est lorsqu'il s'attaque aux paysages enneigés en y injectant un élément numérique que Mathieu Bernard-Reymond fait de sa photographie un monde possible, où l'image rêvée semble devenir matérielle. Au sommet des sapins parés de poudre blanche flotte une tache noire, organique, tel un nuage porteur d'une nouvelle forme, quand en lisière de forêt se dessine à la verticale un cercle pixelisé, une porte sur un autre univers. De cette série appelée Élément émane une poésie particulière, ouvrant enfin la voie à une sphère nouvelle.

Des mondes possibles, jusqu'au samedi 5 mars, à la bibliothèque Kateb Yacine

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