Tapi dans la peinture
Avec Lumières nocturnes, Alissa plonge le regard au cœur de la nuit à travers une matérialité picturale pleine de mystère. De place désertée en ruelle sombre, l'artiste esquisse une ville sans humain, entre inquiétude et plénitude.
Il y a les arbres, la place désertée et les lampadaires, tels des spectres lumineux. Lumières nocturnes, actuellement à la galerie du Losange, présente les toiles d'Alissa, entre peinture à l'huile d'une profondeur inquiétante et encre moins aboutie dans cette recherche d'un paysage urbain à la fois habité mais vidé de toute essence humaine. Car au milieu de cette danse de lumières bleues ou rouges au cœur du crépuscule citadin, l'homme s'efface devant une nature maîtrisée qu'en apparence.
Le jardin de ville de Grenoble se transforme ainsi en scène mystérieuse et déroutante dans laquelle les arbres, dévoilés en clair-obscur, apparaissent habités, dégageant une aura plus prégnante qu'une silhouette dissimulée au loin dans le noir nébuleux de la nuit. Dans cette ambiance cinématographique, à la limite d'une atmosphère lynchienne, la touche d'Alissa mène le regard dans les abysses de la ville, à la frontière entre réalité altérée et rêve cauchemardesque.
Une peinture brumeuse dont les contours sont flous, comme chez Edward Hopper ou Jacques Monory, afin de suggérer une scène dans l'imaginaire du spectateur plutôt que de révéler un tableau figé dans le temps. Au creux de la nuit, la peinture d'Alissa prend ainsi vie dans l'ombre des halos artificiels.
Lumières nocturnes, jusqu'au samedi 30 janvier, à la galerie du Losange