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Minimalisme essentiel

C'est une information des plus objectives : la Biennale internationale d'art non objectif se tient aux Moulins de Villancourt jusqu'au vendredi 30 octobre. Le théâtre plastique qui s'y joue est lui à l'image de sa biennale : entre subjectivité et art. Avec pas moins de 17 artistes pour donner résonance à ce courant, la manifestation révèle quelques propositions pointues.

La Biennale internationale d'art non objectif de Pont-de-Claix pourrait être (dans une moindre mesure) le versant artistique du Dogme 95, mouvement cinématographique lancé des réalisateurs danois (dont Lars von Trier et Thomas Vinterberg) : un retour à l'essentiel par une sobriété de la forme en opposition au vaste de l'artifice dans la création, défendu par une faction d'artistes. Mais l'application ici se fait dans une veine minimaliste – alors que le cinéma cherchait un certain naturalisme. Pour sa troisième édition, la manifestation prône une recherche de l'acte plastique comme vérité artistique et humaine. En découle des œuvres minimales, dépouillées et abstraites, parfois difficiles d'accès mais dont l'esthétique et la réflexion s'avèrent l'expression d'une simplicité non gratuite et salvatrice. Roland Orépük, commissaire de l'exposition et chef de fil de ce courant à Grenoble, a invité 17 artistes à déployer leur vision d'un art qui serait non objectif. Une quête dont la genèse est souvent la peinture, puits inépuisable d'expérimentations plastiques et métaphysiques depuis le fin du XIXe siècle.

Matrices à dimensions variables

Dans ce foisonnant panorama, quatre artistes se démarquent. Le Britannique Shawn Stipling pratique la peinture pour explorer les détails non usuels des objets manufacturés comme autant d'illustrations de concepts. Sur de petits formats s'applique ainsi une peinture lissée, dont l'aspect mécanique trompe le regard, dévoilant des croisements, des chevauchements ou encore des déséquilibres pré-fabriqués. Sa compatriote Deb Covell, elle, éprouve la peinture comme support rendant le matériau acrylique, inscrit en noir et blanc, presque sculptural afin de s'affranchir du référentiel de base. Avec le Japonais Go Segawa, la sculpture ne semble plus avoir de pesanteur et le dessin devient volume. Ses constructions faites de lamelles polyester créent l'illusion d'un Dessin/Volume, d'une matrice qui évolue suivant la perspective. Quant à Dima Hunzelweg, l'apparente froideur de sa sculpture est balancée par l’énigmatique poésie qui s'en dégage. Entre abstraction géométrique et perfection minimaliste, le Russe propose une pièce critique et subtile.

We insist... On insiste, jusqu'au vendredi 30 octobre, aux Moulins de Villancourt (Pont-de-Claix)

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