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Ensembles mouvants

« Est-ce que le grand format est utile à des photos inintéressantes ? » À ce commentaire laissé dans le livre d’or pour la nouvelle exposition de la Bibliothèque Kateb Yacine, consacrée à Denis Darzacq, il semble nécessaire de répondre en deux parties. Les clichés s’intéressent ici aux interactions, directes ou indirectes, entre les humains qui s’établissement dans la rue. Telles des particules, composantes d’un ensemble semblant à un atome, les passants se croisent, s’approchent ou s’éloignent. Le grand format permet donc de mettre en lumière ces liens intangibles, qui nous auraient certainement échappé dans une vision plus étriquée. Le photographe met ainsi en regard des rapports qui nous semblent futiles mais qui sont en définitif révélateurs de notre société, et donc intéressants.

Dans ce ballet urbain, les gens sont compressés, image d’un monde submergé, ou éparpillés, projection d’une humanité dissolue. Chaque image manifeste une situation différente par le prisme d’une composition subtile et soignée. Véritable art du découpage, plus que du cadrage, Denis Darzacq met en avant une personne, un face à face, un moment dans lequel la foule se répond par un jeu de premier et second plan. La rue se transforme en miroir de nos vies à travers une « abstraction gestuelle, une mise en perspective des êtres entre eux », mais toujours ensemble.

Ensembles, jusqu’au samedi 10 mai, à la Bibliothèque Kateb Yacine

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