Plénitude picturale
La touche est flottante, mais pas imprécise, la couleur éclatante, mais pas criarde. Christian Goyon peint des paysages comme on garde en tête le souvenir d’un voyage : avec des contours vaporeux et une ambiance emplie de sensations. Sur de grands formats, l’artiste offre des vues d’une banalité déconcertante mais dont la picturalité est sublimée. Route rurale, espace de nuit ou plage portuaire, les sujets sont anodins et jouent avec la frontière entre le naturel et l’urbain.
Lorsque la toile est envahie par de l’herbe, une voiture se loge dans un coin pour rappeler la présence de l’homme, et lorsque que ce dernier patiente dans un hall, celui-ci est baigné d’une lumière bleue semblable à un ciel d’été. À chaque fois cependant l’humain est absent, son visage étant une simple forme vide. Pour autant, cela ne crée pas une fresque fade mais, au contraire, les lieux semblent habités par le vivant, au sens large.
Une sorte de plénitude et de calme se dégage des scènes, dans un style cinématographique, presque à la manière du peintre américain Edward Hopper. En parallèle aux peintures, deux œuvres virtuelles 3D donnent à voir, avec une impressionnante profondeur de champ, des vues de métro. Campagne, plage ou transport, Christian Goyon magnifie le quotidien par son art.
Christian Goyon, jusqu’au 27 février, à la galerie L’Étranger