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Tatouages avant-garde


Construit en 1982 à l’initiative de la ville d’Échirolles, le Musée Géo-Charles présente une partie de la collection du poète Charles Guyot (dit Géo-Charles), reçue par donation de sa femme Lucienne. Partisan de l’avant-garde artistique et littéraire et passionné de sport, l’homme s’est rapidement distingué comme un collectionneur à l’œil avisé, avec un intérêt prononcé pour ses contemporains. Parmi des peintures, sculptures et estampes de la première moitié du XXe siècle, on retrouve ainsi des œuvres de Derain, Delaunay ou encore Léger.

En parallèle à cet accrochage permanent, le musée développe un espace entièrement dédié à l’art contemporain – des créations d’après 1960 – actuellement mis en valeur à travers l’exposition White. Mais la structure ne s’arrête pas là et lance en 2013 un cycle intitulé Chambre d’écoute, en vue de créer des connexions entre des créations du XXe et du XXIe siècle. Au premier étage sont donc exposées trois grandes photographies du Hollandais Hans Neleman, issues de la série Moko-Maori Tatoo, aux côtés de pièces de la collection. De par leur taille imposante, les clichés s’affichent presque brutalement. Trois portraits, plus ou moins resserrés dans le cadrage, dévoilent des hommes tatoués de la tête aux mains, à la manière des Maoris. En s’approchant, le grain de peau livre une part d’identité personnelle, mais aussi culturelle, marquée par l’encre qui modifie l’expression du visage.

La proximité physique avec le sujet permet de plonger dans son regard et d’y saisir un fragment de son histoire. Le Moko, tatouage facial des Maoris, est transcendé par la puissance photographique des œuvres et apparaît comme un art à part entière. Puis en prenant du recul, la Chambre d’écoute se transforme en chambre de connexion. Le tatouage côtoie le portrait d’un marathonien par le Français Gilles Delmas et des gravures d’après des « rouleaux magiques éthiopiens » faisant référence à un art ancestral. Aussi variée et riche que soit une culture, des liens s’établissent entre ces différentes civilisations qui permettent de créer un fil historique et artistique intéressant.

Chambre d’écoute, jusqu’au 22 juin, au Musée Géo-Charles

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