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De mur en mur

Elles sont omniprésentes, mais l’homme n’y fait plus guère attention. Les lettres défilent quotidiennement sous nos yeux sans que l’on en saisisse la richesse plastique. La typographie est pourtant un art singulier, que Michel Bouvet et Anita Gallego mettent brillamment en lumière à travers une exposition entre photographies lumineuses et dessins efficaces.

En préambule de l’exposition Typographies parallèles, actuellement aux Moulins de Villancourt, Michel Bouvet précise qu’il n’est pas photographe, Anita Gallego qu’elle n’est pas typographe. Force est de constater que cela a peu d’importance tant les œuvres dévoilées fascinent par leurs plastiques et leurs messages. Un message en apparence simple, mais dont les deux artistes s’emparent pleinement pour lui redonner toute sa valeur.

En parcourant le globe, Michel Bouvet a été frappé par la diversité et l’harmonie typographiques qu’il existe dans les différentes villes du monde. L’affichiste photographie tous ces lettrages urbains à fin d’en dresser un inventaire artistique, directement en prise avec le contexte sociopolitique des lieux. Les clichés offrent des vues de rues et de bâtiments aux quatre coins de la Terre, sur lesquelles la typographie varie. Mais dans ce kaléidoscope de caractères foisonnants une logique apparaît : la même écriture est utilisée à travers les continents pour certains commerces, ou les alphabets sans serif sont privilégiés pour la propagande. Ce n’est pas seulement l’histoire du lettrage qui s’expose, mais aussi celle de notre siècle. Les œuvres deviennent le témoin d’un art populaire, par le prisme d’un regard photographique qui a su capter toute l’essence des pays.

Voyages écrits

Une force visuelle qui se dégage également des sérigraphies d’Anita Gallego. Car si son comparse aime l’objectif, elle préfère le dessin mais toujours avec cette volonté de magnifier la forme des mots. Aux côtés des images argentiques, des pages blanches envahies par du texte noir (de la typographie bâton à la calligraphie en passant par la plus fantaisiste) donnent à voir encore un peu plus les différentes identités nationales par la lettre. Dans ces espaces dessinés publicités, graffitis et panneaux s’entremêlent. Mais comme il est frustrant de ne commencer ce voyage typographique qu’à la fin des années 1980, Anita Gallego propose de le débuter dès les années 1950 à travers une collection de cartes postales, toujours sur la même variation.

Typographies parallèles, jusqu’au vendredi 31 janvier aux Moulins de Villancourt

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