top of page

Noirceur de l’âme


L’âge d’un artiste peut être un renseignement superflu, sauf lorsque cette information témoigne de son art lui-même. Pierre-Loup Auger, 21 ans, incarne la jeunesse du XXIe siècle, une jeunesse désabusée. Actuellement exposé à la Nunc Gallery, le peintre fait preuve d’une maturité plastique saisissante. D’un tracé noir épais surgit un monde emprunt d’une réalité décevante et d’une spiritualité renaissante. Les œuvres, de format moyen, sont soit épurées (un homme seul perdu dans le blanc de la toile), soit saturées (scène orgiaque dans un salon) mais toujours marquées par le détail : une culotte qui traîne, une bouteille au sol, un pistolet pour pinceau ; autant d’indicateurs de la perversité dans laquelle l’homme est en train de tomber.

L’animal est personnifié, souvent sous les traits du singe, comme pour montrer le caractère vile de l’humanité, avec pour rempart la figure de l’Indien mystique, qui semble s’apposer tel un pansement pour l’âme. Son univers graphique tout en noir et blanc fourmille de personnages variés avec pour thème récurrent la vie et la mort, comme la misère, sans tabou jusqu’à évoquer explicitement le suicide. Une peinture dite de la figuration libre (peinture iconographique née dans les années 1980), pour un art que Pierre-Loup Auger utilise comme un exutoire.

November has come, jusqu’au samedi 7 décembre, à la Nunc Gallery

bottom of page